Extrait de l’intervention de Rémi Delatte
Vice-Président du Grand Dijon et Maire de Saint-Apollinaire
Projet Renaissance
Jeudi 18 mai 2006
Conseil communautaire du Grand Dijon

En dehors de toute passion, j’interviens rapidement dans ce débat au nom du conseil municipal de Saint-Apollinaire, qui, à mon initiative, a débattu de ce projet mardi dernier et qui m’a mandaté pour exprimer son avis unanime ce soir.
Je le fais aussi, conforté par les très nombreux épleumiens qui m’ont exprimé leur point de vue sur ce sujet.

1. Sur le fond

Personne ne nie l’impact de la B.A. 102 sur l’économie locale, chacun reconnaît aussi l’intérêt d’une activité aérienne civile pour notre région, plus exactement pour notre inter-région Bourgogne – Franche Comté.

1. Elle préserve et dynamise le développement économique local
1. Pour défendre la position de nos entreprises
2. Pour également en attirer de nouvelles
2. Elle est utile aussi pour promouvoir le tourisme régional.

Pour autant, ce projet Renaissance soulève des questions, bien légitimes et des zones d’ombre restent à éclaircir.

1. Sur le plan économique
1. L’étude IENAIR plaide pour le développement d’une seule plateforme au service des deux régions.
1. Or Renaissance ne prend pas en compte le partenariat Bourgogne – Franche Comté qui se concrétiserait par une synergie de la fréquentation de l’aéroport d’une part et des financements publics d’autre part.
2. De même, l’hypothèse Tavaux n’est pas abordée dans ce dossier.
2. Par ailleurs les estimations de l’activité semblent très optimistes puisqu’elles font état d’une montée en charge à hauteur de 500 % en 7 ans (43 000 passagers référence 2002 pour en atteindre 254 000 en 2013 !).

1. Sur le plan environnemental

L’aéroport de Longvic est intégré complètement dans l’agglomération. Nous sommes plusieurs à représenter ici des populations qui subissent déjà les nuisances de l’activité aéroportée de Longvic.

1. En matière de bruit. Tout laisse penser qu’un accroissement du nombre de mouvements aériens conduirait à une extension du Plan d’Exposition au Bruit.
2. En matière de sécurité tant pour les usagers que pour les populations situées dans les couloirs aériens.
3. Sans compter aussi le manque d’accessibilité routière du site de Longvic.

Bref, une dégradation attendue de la qualité de vie pour quelques 40 000 concitoyens du Grand Dijon.

1. Sur le plan de la stratégie de développement de notre agglomération

Nous nous sommes engagés dans un Programme Local d’Habitat.
Ensemble, nous avons fixé les objectifs de ce programme ;

1. Des objectifs ambitieux, (1600 logements par an) que nous peinons à honorer.
2. Bien des communes ont révisé ou révisent leur P.L.U. pour contribuer à atteindre l’objectif de construction de logements nouveaux.
3. Or les communes de l’Est dijonnais constituent le principal potentiel d’urbanisation des prochaines années.
4. Prenons garde de ne pas contrarier ces volontés, en particulier par une restriction des périmètres des urbanisations futures par le Plan d’exposition au bruit qui résulterait d’un accroissement de l’activité aérienne.

Pour Saint-Apollinaire, alors que nous créons actuellement la ZAC de Pré Thomas, je mesure l’effet d’une telle décision sur le périmètre même du quartier et sur l’attractivité qu’il représenterait à terme !