Loi n°2010-788 du 12 juillet 2010 portant engagement national pour l’environnement
Définitivement adopté par le Parlement, le projet de loi portant engagement national pour l’environnement dit "Grenelle 2" devient la loi du 12 juillet 2010.
Avec cette loi, la France se dote d’un arsenal juridique unique en France et en Europe directement issu du Grenelle de l’Environnement. Ce texte est la dernière pierre d’un monument législatif à la fois hors normes et hors du commun : 5 lois votées avec au total 438 articles, plus de 10 000 amendements déposés, plus de 320 heures de débat en séance publique et presque autant en commissions, 70 mesures de fiscalité écologique.
La "révolution verte" engagée depuis 2007 avec le Grenelle de l’environnement a pour but d’élaborer une stratégie de développement durable pour les décennies à venir.
Le Grenelle de l’Environnement, processus démocratique innovant à cinq collèges -élus, entreprises, syndicats, associations et Etat- se fonde sur la consultation de l’ensemble des acteurs concernés, et sur l’étroite collaboration entre l’État et les parlementaires. C’est un engagement politique fort qui consiste à poser les bases d’une croissance durable, sobre en carbone et en énergie, dans un contexte de raréfaction des ressources et de hausse continue des factures énergétiques.
Par ailleurs, la loi de finances pour 2009, la loi pluriannuelle de finances publiques, le plan de relance (dont 35 % des moyens ont été consacrés à l’accélération des chantiers du Grenelle de l’Environnement), ont fourni 70 mesures de "fiscalité verte".
Le Grenelle 1 ou loi du 3 Août 2009 a été voté à la quasi unanimité par le Parlement. Comprenant 57 articles, cette loi de programmation confirme les engagements du Grenelle de l’environnement.
On peut essentiellement retenir : la lutte contre le réchauffement climatique, la préservation de la biodiversité, des écosystèmes et des milieux naturels, la prévention des risques pour l’environnement et pour la santé, le renforcement de la politique de réduction des déchets, la mise en place d’une démocratie écologique à travers de nouvelles formes de gouvernance et une meilleure information du public.
La loi du 12 juillet 2010 ou Grenelle 2 est un texte d’application et de territorialisation du Grenelle de l’Environnement et de la loi Grenelle 1. Composée de 248 articles (102 initialement), elle a été particulièrement enrichie par le Parlement. Elle décline, chantier par chantier, secteur par secteur, les objectifs entérinés par le premier volet législatif du Grenelle Environnement. Elle permet d’enraciner la mutation écologique à la fois dans les habitudes et dans la durée.
Ce volet législatif se décline avec la mise en œuvre de six chantiers majeurs :
Amélioration énergétique des bâtiments et harmonisation des outils de planification. L’objectif est de favoriser un urbanisme économe en ressources foncières et énergétiques. Le secteur de la construction devra également engager une véritable rupture technologique dans le neuf et accélérer la rénovation thermique du parc ancien, avec une obligation pour le tertiaire et les bâtiments publics.
Changement essentiel dans le domaine des transports. Ce deuxième objectif est d’assurer une cohérence d’ensemble de la politique des transports, pour les voyageurs et les marchandises, en respectant les engagements écologiques. Pour y parvenir, il convient de faire évoluer les infrastructures de transport et les comportements. Il s’agit notamment de développer des infrastructures alternatives à la route, en particulier en construisant un peu plus de 1.500 km de lignes de transports collectifs urbains et en mettant en place de nouvelles autoroutes ferroviaires et maritimes.
Réduction des consommations d’énergie et du contenu en carbone de la production. Le troisième chantier, consacré à l’énergie, poursuit l’objectif de réduire radicalement les émissions de gaz à effet de serre. Les mesures concernent la généralisation de l’affichage des performances énergie-carbone, le maintien de la France au premier rang des pays européens producteurs d’énergies renouvelables, le développement de nouveaux carburants issus de végétaux.
Préservation de la biodiversité. Le texte contient des mesures qui s’imposent pour assurer un bon fonctionnement des écosystèmes et retrouver une qualité écologique des eaux. Cet objectif passe par l’élaboration d’ici à 2012 d’une Trame verte et bleue, la réduction des pollutions chimiques et de la consommation d’espaces agricoles et naturels.
Maîtrise des risques, traitement des déchets et préservation de la santé. La prévention des risques, la lutte contre les nuisances sous toutes leurs formes et une gestion plus durable des déchets contribuent à préserver la santé de chacun et à respecter l’environnement. C’est le sens des mesures prises par le Grenelle 2.
Mise en œuvre d’une nouvelle gouvernance économique. La démocratie écologique est en marche. Il faut désormais instaurer les outils nécessaires à son application, dans le secteur privé comme dans la sphère publique. Par ailleurs, la gouvernance écologique doit pouvoir placer la concertation en amont des projets et considérer les collectivités territoriales dans leurs particularités et leurs spécificités : responsabilité sociétale des entreprises, consommation durable, exemplarité de l’Etat, des avancées concrètes.
Grâce à ce texte, la France est, en moins de trois ans, parvenue à se situer soit dans le trio de tête européen, soit en position de leader sur les quatre ou cinq grands chantiers qui constituent les véritables baromètres du Grenelle Environnement : les énergies renouvelables, le bâtiment, les transports, les voitures propres, la gouvernance et la recherche. |